Les mots d'ordre de la chatterie

Notre chatterie s'engage sur trois axes principaux, qui définissent notre identité et notre travail en tant qu'éleveurs.

Qualité

La chatterie s'engage à marier ses hôtes dans leur meilleur intérêt. Pas question pour nous de jouer les apprentis-sorciers et poursuivre des chimères pour raccourcir les pattes, allonger les oreilles, avoir des yeux vairons ou créer une nouvelle race. Si la chatterie a fait de l'hybridation par le passé, cela s'est toujours fait avec le plus grand respect et exclusivement avec des Domestic Shorthair, dont est issu le Sphynx et qui ne présentent pas de maladies génétiques courantes exceptionnelles, contrairement aux nus sujets au HCM, afin d'assurer à nos générations futures davantage de robustesse et de débrouillardise, et avec des résultats bien visibles.

Santé

La chatterie s'engage à faire le maximum pour garantir des chats en parfaite santé. Le suivi médical est assuré par un cabinet ayant vingt ans d'expérience dans la race, les examens cardiaques sont faits par un cardiologue reconnu, les tests ADN effectués par l'université de Davis, référence en la matière. Tout défaut présent chez un chaton est signalé aux adoptants et les meilleurs conseils possibles pour prendre soin de son nouveau maître leur seront prodigués.

Sociabilisation

La chatterie s'engage à sociabiliser les chatons au mieux, en les élevant comme des animaux de compagnie. Pas question d'élevage en batterie chez nous, les chatons sont libres de gambader partout et éduqués par leur mère et par nous-même, afin de garantir un caractère aussi affectueux que possible.

L'hybridation : pourquoi et comment ?

L'hybridation, c'est quoi ?

Le Sphynx doit son évolution, son type et sa survie aux hybridations qui ont été effectuées par les éleveurs pour fixer la race.
Les chatons dits « F1 », nés du mariage d'un Sphynx et d'un chat porteur de poils seront poilus, mais porteurs du gène « Hypotrichosis Congenita » et, remariés à des Sphynx, pourront donner naissance à des chatons dits « F2 ». Chacun de ces chatons aura 50% de chances d’être nu et 50% de chances d’être poilu.
Un F2 nu marié à un Sphynx donnera naissance à des petits hybrides dits « F3 », tous nus (ce qui ne sera pas le cas si un F2 poilu est utilisé).
Ce F3 nu marié lui aussi à un Sphynx donnera des chatons « F4 », reconnus comme Sphynx à part entière.
La race la plus utilisée pour l’hybridation, par le passé, a été le Devon Rex. Mais on a également utilisé des Cornish Rex, des Burmeses et des Siamois, ces derniers apportant à la race les gènes sépia et point, la combinaison de ces 2 gènes donnant la couleur mink.
Si en France, le standard LOOF n'autorise que les mariages Sphynx x Sphynx, de nombreux autres clubs, dont des belges, acceptent l'hybridation et délivrent des pedigrees RIEX (Registre d’Inscription Expérimental).

À quoi ça sert ?

Certaines hybridations n'apportèrent pas que des qualités au type. L'utilisation du Cornish Rex, si elle permit d'élargir le pool génétique, favorisa chez le Sphynx l'apparition d'un type non souhaité : nez long et absence de stop.
Au niveau du type, l'hybridation la plus intéressante fut celle pratiquée avec le Devon Rex, qui apporta ses oreilles larges, son nez court et son stop. Il apporta aussi, hélas, la spasticity, maladie génétique mortelle propre à cette race, qui touche encore quelques lignées. Elle fut donc abandonnée.
Il ne s'agit pas d'hybrider un Sphynx avec n'importe quelle race. Une hybridation doit être l'objet d'un programme d'élevage et d'objectifs précis.
Le but est non seulement d'apporter du sang neuf, mais également de travailler le type du Sphynx. Il faut donc choisir une race dont le type morphologique se rapproche de celui du Sphynx, mais en tenant également compte des risques d'introduction de maladies génétiques.
L’objectif primordial et prioritaire d’un programme d’hybridation doit être de consolider la santé ou encore le standard morphologique de la race plutôt que d’apporter de nouvelles couleurs ou des yeux vairons. Si ces derniers aspects peuvent sembler séduisants, ils n’ont aucun intérêt pour la race et les rendre prioritaire est la marque d’éleveurs peu soucieux du bien-être de l’animal.
De par son histoire, notre petit extra-terrestre ne peut pas se vanter d’avoir un large pool génétique, car les fondements de la race n’ont pu se faire qu’avec quelques spécimens nus issus cà et là de mutations naturelles.
À l'origine, afin d’élargir le pool génétique, les éleveurs ont dû introduire des races comme le Cornish Rex ou encore le Devon Rex. Aujourd’hui, le Sphynx est reconnu par le livre de l’origine féline et est considéré comme race à part entière, et on se rend compte que notre cheptel n’est pas aussi parfait qu’on le voudrait, principalement à cause de la maladie CMH (CardioMyopathie Hypertrophique).
À l’heure où nous commençons à croiser les bases de données sur le CMH, on se rend compte qu’aucune lignée n’est épargnée par cette maladie, mais que certaines sont moins touchées que d’autres.
Or, si nous voulons pouvoir remédier dans le temps à cet état de fait, et puisque toutes les lignées Sphynxiennes sont plus ou moins touchées par la CMH, nous devons envisager d’autres possibilités. L’une d’entre elles est de recourir, à nouveau, à l’hybridation.

Quelle race utiliser ?

Actuellement, le standard CFA autorise 2 hybridations :
  • Sphynx x Domestic Shorthair (chat de gouttière)
  • Sphynx x American Shorthair
Le standard TICA ne fait pas mention d'autorisation d'hybridation, mais nombre d'éleveurs enregistrés en TICA y recourent, le plus souvent avec des chats de gouttière et des American Shorthair.
Une hybridation avec l‘American Shorthair est intéressante pour travailler le type. L'American Shorthair posséde en effet un type intéressant, grâce à une morphologie assez cobby, un nez court et stoppé et une tête bien large, toutes qualités prisées chez le Sphynx.
Il faut toutefois être très prudent. En effet, aux USA, certains American Shorthair ont été dépistés positifs à la PKD (Polycystic Kydney Disease, maladie rénale à évolution fatale), la maladie ayant été introduite dans la race par… l’hybridation avec le persan dans l’optique de typer l'American Shorthair. Les éleveurs ayant de l'American Shorthair dans leurs lignées sont ainsi vivement encouragés à faire dépister leurs reproducteurs.
On peut également utiliser un gouttière dont le type morphologique répondrait aux mêmes qualités que le Sphynx. Il ne faut pas perdre de vue que le choix du chat pour procéder à une hybridation doit toujours avoir pour objectif de travailler à l'amélioration du type morphologique du Sphynx, tout en prenant en compte les risques d'introduction d'une maladie génétique ou d’autres problèmes de santé.
Il serait donc aberrant d'utiliser – par exemple – des orientaux, dont le phénotype est diamétralement opposé à celui du Sphynx, et qui risquent d'introduire l'amyloïdose, maladie qui touche certaines lignées d'orientaux.
Il ne faut surtout pas introduire d’autres races de chats nus dans une lignée de Sphynx non plus. Dans le cas du Don Sphynx, par exemple, la nudité est due à un gène d'allèle dominant (tandis que celui du Sphynx est récessif) et le type morphologique est différent de celui du Sphynx.
D'une manière générale, il convient, avant d'acquérir un reproducteur pour l’hybridation, de soigneusement lire le pedigree. Il ne faut pas acheter de chat dans un sac, et il faut donc éviter de se procurer un reproducteur ayant du sang de Don Sphynx, de Peterbald, d'Oriental ou de Persan dans ses lignées. Et encore ne sont-ce là que les exemples les plus flagrants…

Et dans notre chatterie ?

Nous avons expressément choisi de travailler avec des Domestic Shorthair triés sur le volet et ce, pour plusieurs raisons :
  • Comme dit précédemment, il s’agit de l’un des deux mariages approuvés par le standard CFA.
  • De plus le chat de gouttière n‘est pas particulièrement exposé à la PKD, contrairement à l’American Shorthair.
  • Enfin, le Sphynx est par essence un Domestic Shorthair ayant muté, il est donc naturel de retourner à ses racines.
Si nous avons fait le choix de l’hybridation, c’est principalement pour renforcer la santé de la race, fragilisée par des années de croisements sauvages avec n’importe quelle race. Si le phénotype est important à nos yeux, il nous semble préférable d’offrir à nos chats une vie longue et heureuse.
Cela ne nous empêche bien évidemment pas de choisir des Domestic Shorthair aussi typés Sphynx que possible, le but n’étant pas de trahir le standard comme on le ferait avec un persan ou un oriental. Mais nous voulons avant tout l’amélioration et le bien-être de la race, tout en respectant le standard.

  • Kioto du Sphynx Heureux, Sphynx Hybride F1.